Biographie
Née à Strasbourg en 1963, Christine Ott est une virtuose des Ondes Martenot, pianiste de talent, compositrice et enseignante au conservatoire de Strasbourg. De formation classique, élève de Jeanne Loriod, l'interprète est médaillée d'or du conservatoire de Strasbourg et a obtenu le prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Christine Ott s'est produite comme ondiste soliste au sein de nombreux orchestres classiques et festivals (Festival de Menotti en Italie, Festival Olivier Messiaen à Stockholm...), elle interprète les oeuvres majeures du répertoire, mais aussi des œuvres plus récentes telles que "Smear" écrite par Jonny Greenwood (Radiohead) qu'elle jouera notamment au Festival Présences de Radio France avec le Sinfonietta d'Oslo en 2008. Christine Ott est choisie pour représenter les ondes Martenot au premier Festival de Musique Electronique de Budapest. Elle obtient en 2002 le premier prix de compositions François de Roubaix du Festival mondial de l'image sous-marine d'Antibes.
Compositrice à la sensibilité communicative et éminemment cinématographique, elle a toujours été portée par une curiosité insatiable, des choix musicaux intransigeants et des rencontres passionnées ; en témoignent ses collaborations avec Yann Tiersen - dont elle a été membre de son groupe pendant une dizaine d'année - mais également Radiohead, Dominique A, Jean-Philippe Goude ou Syd Matters.
Christine Ott développe sa carrière solo à l'aube des années 2010. Son premier album « Solitude Nomade » sort en 2009, avec des featurings de Yann Tiersen, Eric Groleau ou Marc Sens. Sept ans plus tard, elle rejoint le label Gizeh avec son second album « Only Silence Remains », largement salué par la critique, notamment par The Wire ou Les Inrockuptibles. En 2020, elle publie « Chimères (pour ondes Martenot) », un album sans précédent entièrement conçu à partir des ondes musicales Dierstein, reproduction moderne des ondes Martenot ; un magma sonore et sensuel produit par Mondkopf & Frédéric D. Oberland (Oiseaux-Tempête). L'année suivante, elle publie son 4eme album, « Time to Die », 8 pièces qui la voient passer des ondes au piano, du Jupiter 8 à la harpe, du mellotron aux timbales pour un voyage introspectif et néanmoins lumineux.
En 2015 elle forme le projet parallèle Snowdrops avec Mathieu Gabry, avec lequel elle réalise plusieurs créations scéniques et bandes originales pour des films ou pour le théâtre. Le duo sort en 2020 l'album intitulé « Volutes » (Injazero Records), que le quotidien britannique The Guardian classe dans les 10 meilleurs albums de musique contemporaine de 2020. En 2021, le duo se rapproche du joueur de oud Ophir Levy pour créer Theodore Wild Ride, en partenariat avec Icarus et Consouling Sounds.
Au delà de ses compositions originales, elle donne également sa couleur unique à certains films, où elle intervient en tant qu'interprète ou co-compositrice : « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain » (Yann Tiersen), « Où Va La Nuit » (Hugues Tabar-Noval), « Les Salauds » (Tindersticks) ou « Minute Bodies », co-composé avec Stuart Staples et Thomas Belhom. Christine Ott a elle-même signé la musique originale du film «La fin du silence» de Roland Edzard (Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2011) ou encore du premier film du thailandais Phuttiphong Aroonpheng « Manta Ray » (Festival de Venise 2018, Meilleur Film, Orizzonti).
Elle cultive son approche de la musique à l'image dans ses ciné-concerts, reconnus pour leur précision particulière - «Nanook of the north», «Lotte, mon amour», ou «Tabu» dont la BO est sortie sur disque en 2016 : « Le doute n’est plus permis : il y a bien un lien secret qui unit Reri, fille de l’eau, à Christine, sœur de l’onde. (…) En ces moments si purs où le piano de Christine Ott se fait cascade, rivière et océan. En ces instants si déchirants où la musicienne tire d’un très mystérieux et fascinant instrument les larmes que le spectateur n’ose pas toujours verser. » [les Cahiers du Cinéma]
En tant que pianiste, Christine Ott dit fréquemment que le fait d'être ondiste lui donne une technique de jeu toute particulière. Son travail de compositrice est régulièrement rapproché des compositeurs français du XXe siècle (Olivier Messiaen, Claude Debussy, Erik Satie) ainsi que des pionnières des musiques électroniques telles que Laurie Spiegel, Wendy Carlos ou Suzanne Ciani.